TOURBE
finir ainsi seule et cloîtrée dans le rêve
d’un cinéma vieux de 100 ans.
il ne reste rien que cette carcasse.
par des paroles ils se mordront.
Pourquoi le réel, et si tard ?
Quelques unes parmi toutes,
avaient dans leur dégaine une sorte de fond épais
avec les rebords sexy,
coupants comme une lame.
En s’approchant, on pouvait sentir cette odeur
qui venait aussi de leur sexe,
elles étaient cruelles et totalement enfantines,
des clichés à talons,
qui ouvraient à loisir la bouche
tout en fouillant les piles, les tas,
totalement délivrée par leur travail de remplir.
la beauté saisissante des visages qui s’ouvrent,
se donnent avant de repartir silencieux avec leurs secrets.
Je m’absentais dans toutes sortes
de détails, de débris.
Cela n’était pas vraiment un trébuchement, ou une hésitation,
plutôt un délai entre les choses et moi.
Dans ces espaces je m’attelais
à diverses explorations
me menant vers un même point,
une interrogation, une suspension,
un transit souvent mené
par les ciels larges et animés
me traversant.
que j’observe,
tu marches, tu rêves, tu penses.
Toujours à la recherche
d’une distance perfectible
pour être proche plus encore
et lointaine suffisamment,
au coeur des drames anciens,
antiques et séculaires.
Nous sommes des oubliés
des officiers sans mots,
il nous faut partager avec nos corps ,
une recrudescence de désespoir et d’espoir
puisque les temps sont si incertains.
Songes rapiécés,
iles bondées,
sentiments vagues,
reflets incertains,
plus blanc encore que ceux au soleil,
elle subtilise la luminosité
et offre l’obscurité comme un demain.
Propulsée à
l’avant scène,
le rideau est charpie,
la pièce est close.
Revenons aux fondamentaux :
des courbures des lignes droites
et quelques soubresauts,
tu plonges ta main
c’est le tragique,
tu étreins
cela échappe,
la danse des lampions,
le bal au loin,
des pas sur les feuilles,
Quoi l’été est fini ?
il procède par à-coups,
L’intérieur quand à lui serait plutôt océanique,
surgissant et morcelant.
Maintenant il s’agit dans un même plan
de positionner et détruire
toute tentation d’harmonie
faire surgir un inconnu radical..
il se nuance et offre au ciel
l’épaisseur de cet été.
vibre dans la lumière,
plus tard les astres arriveront.
Les yeux fermés, les mains nouées,
on attendra et le jour et la nuit,
qu’avons nous d’autre à faire ?
dans les yeux des morts.
Personne ne veut vendre des hospices
et échanger des reliques.
Pourquoi faire ?
Il reste le vent et des lumières blafardes
et plus loin
là ou le paysage
décline quelques lueurs,
un mirage.
un granit noir coupé au tranchant,
c’est un ogre qui hurle,
juste pour faire peur,
ce n’est rien encore.
Soudain la main s’ouvre,
s’articule entre les espaces
des doigts s’aventurent.
Un filament de bleu s’allonge,
vibre avec l’horizon.
Ce sont de grands gestes
ivres de désir
qui patientent maladroits
et affamés sur le pli de la peau
Des plis, des terriers,
oui mais rien d’étroit,
rien de trop,
cette écume ici
au coin de votre lèvre
c’est un élan,
une destination.
Partir,
c’est le refrain saisonnier,
une obligation,
l’être en plus est celui qui part.
j’y trouve une chaleur et un lieu dit,
je m’y installe et avale
l’écho subtil du chagrin.
Vie moderne et je respire mal,
quelques appareils domestiques
de ceux qui vous lèchent sous les bras
ou vous lisse la peau
viennent de se mettre en marche
de façon frénétique.
J’observe cette danse étrange
c’est beau
cette cadence me place
dans une sorte d’hypnose.
Des glaçons de gels pendent
encore maladroits
sur le rebords de fenêtres mal fixées.
Non, je n’ai pas froid,
je n’ai pas faim,
un fantôme ne serait
pas plus heureux que moi.
Tout disjoncte,
c’est la nuit, je m’y couche
comme une rivière en plein soleil.
de lac en plein désert,
Ce n’est pas arithmétiquement stupéfiant
mais il me plait en cet été
de rêver d’un retournement
du dedans vers le dehors
je chantais alors sous la pluie
et d’autres climats,
j’avais de violents spasmes
sans pouvoir ni vouloir les nommer,
je n’étais rien d’autre qu’un morceau,
du bois, de la vermine,
des longues nuits,
des matins courts ou son contraire.
Je caressais les feuilles vertes
sachant combien elles étaient
encore heureuses
et dansantes sous la pluie
aux autres solitudes
c’est la même :
ni moins douce ni plus amère,
elle m’élance et me retire
elle m’accompagne et me saisit,
elle est parfaite
des êtres fatigués s’y promènent,
des passe muraille
aux ongles longs et jaunis,
des humeurs sombres,
la fuite et l’ironie
et au fond caché,
des morceaux pas tout à fait empaillés,
des lueurs vacillantes,
des restes splendides.
Un lieu invariable du sentiment surgissant,
vainqueur et monstrueux.
parmi les fleurs
et que je connaîtrai
dans ma bouche le goût de la terre,
reviendra à moi le sourire des visages
et paysages traversés
tout traverse,
s’étale,
arrive inconnu,
percute :
cris, toux, chien qui hurle, soupirs,
assiettes qui claquent,
rires, sanglots,
miaulements, froissement d’ailes.
Le monde s’étend,
s’achemine sans invitation,
ni dedans ni dehors,
une géométrie ouverte
et à multiples entrées.
Y construire discrètement un ressac,
un frôlement,
pour laisser aller et venir,
les ailes noires écartées,
le bec orange ouvert,
d’une immobilité fascinante,
mi vivant mi mort,
ni fantôme ni bête,
il est là.
pour surveiller son oeil fixe,
c’est une sorte de petite mort,
un orgasme caché dans le vert fourni.
De la salive en jets pétrolifères,
des lambeaux de peaux en billets
qui se détachent,
le squelette crane encore un peu,
se balance l’air hagard.
Ni vent, ni lune, au loin,
des cris simples d’animaux
se dressant sur leur pattes de derrière.
Ni soudain, ni présent,
le passé au fond des sables mouvants,
c’est la valse, le soubresaut,
et puis plus rien,
Silencio …
Ni le dedans ni le dehors,
morte ou simplement couchée,
quelle est la différence ?
La nuit mange les cœurs sales
et ceux en cristal.
Aucune commémoration
seule la putréfaction
remporte l’asile éternel