Ma maison est faite d’images, de l’une à l’autre, je traverse les espaces
en photogrammes provenant de l’écran de télévision.
C’est un dialogue, une conversation entre toutes les images. Ce dialogue une fois débuté semble infini, la nuit ou la journée, l’appareil à la main.
Je prends autant de photos que possible. Je regarde l’écran à travers l’appareil photo, scrutant, captant manuellement les moments.
Le flux télévisuel ne me permet pas de stopper l’image , je dois la recueillir dans le mouvement sous risque de la perdre.
Cette tension me fait voir chaque film d’une façon encore plus intime, me plongeant en son cœur. Derrière les écrans, je lis les surfaces, les plans, les paroles, en espaces souvent agencés.
De spectatrice, je deviens active un moment à l’intérieur de ce dispositif, à l’affût du moindre moment ou textes et image s’accouplent. De ce débit, plus tard, je gère le flux,l’ordonne et ainsi se produisent mes écologies des images.
D’abord sous la forme d’album, elles sont ensuite devenues diaporama, puis j’ai eu envie d’y ajouter un générique. Je donne à voir ce qui passe à l’intérieur, dans ma mémoire, ou les films communiquent entre eux, écrivent comme de façon autonome leurs propres prolongements, leurs propres discussions, dont je deviens au final la voix.
Chaque diaporama (une cinquantaine) trouve son espace dans mes propres réflexions, et s’inscrit dans une durée de l’intime générant un écosystème, une “écologie des images”